Quinquatsens

Samedi 18 avril : 17H30

Dernier débriefing à la Maison de Quartier de Chanteclerc !

La pluie commence à tomber, on nous rassure, la météo annonce une accalmie pour 20H...

Nous retirons notre Pack Volontaire : 1 sac à dos, 1 coupe vent, 1 tshirt aux couleurs du Marathon. Pas vu le cadeau surprise annoncé...tant pis, snif

19H00 :

Nous avons rejoins notre "Place to be" Une petite tente pour abriter les denrées alimentaires et éco-cup.

A ce propos, challenge :

L'équipe de ravitaillement qui aura le moins de perte sera récompensée ! On a mis à notre disposition 19 000 eco-cup (ouh la autant que de coureurs ?)

Ca tombe bien, nous on adore les défis et on le savait l'éco responsabilité était le mot d'ordre sur cette organisation.

La pluie perturbe notre mise en place : nous devons préparer et découper les fruits (oranges et bananes), désemballer les pâtes de fruits et barres énergétiques...mais on les met où pour pas qu'ils prennent l'eau ? La tente est trop petite !

Nous montons les tables ...au fur et à mesure les équipes se forment par mission.

Il y a ceux qui savent, ceux qui savent pas, ceux qui dirigent même s'ils savent pas, ceux qui savent plus, ceux qui suivent, ceux qui regardent !

Pareil pour monter les pyramides des éco-cup : eau et boisson énergisante (que nous appellerons ensuite potion magique) !

Eh oui : une rangée + 1 carton + 1 rangée etc : La pluie aurait détrempée les cartons cela aurait été la catastrophe ! On se résigne, faudra assurer : Une équipe à la distribution sur le front et en 2ème ligne : les remplisseurs !

21H :

On pause, toujours sous la pluie, on peut pas faire mieux pour prendre de l'avance. On nous annonce un retard des coureurs, contre temps dû à une erreur d'aiguillage.

Des musiciens se présentent : Ils seraient sensés jouer sous notre tente !

Stéphane se renseigne : non non, elle est bien prévue pour l'alimentaire...

Ouf on respire on ne sait vraiment pas comment on aurait fait !

Allez, on prend des forces, c'est l'heure du casse croute : nous avons un grand panier de charcuterie et fromages grâce à la Charcuterie Bordelaise...mais euh : 6 baguettes pour 25 personnes ! Tans pis, on se fait des minis sandwich.

Mes baskets ont pris l'eau...l'humidité traverse mes vêtements...hey dis donc BtoShop, on est assez nombreux non ? Si on se défilait pour rentrer au chaud, ils s'en apercevraient tu crois ?

Pardon...pour ce moment d'égarement, pas eu besoin d'attendre sa réponse, même si j'ai lu dans son regard que c'était tentant cette idée ! Non, on est des dures et quand on s'investit, c'est jusqu'au bout !!

21h45 :

On nous avertit que les premiers coureurs arrivent...en effet au loin, des silhouettes se dessinent et se rapprochent...

Nous on est sur les starting-block : on a même répétés nos gestes pour tendre les éco-cup avec élégance et adopter la meilleure technique...sauf que : Les tout premiers n'ont apparemment pas soif ni faim ! On est limite vexées de se sentir boudées !

C'est Audrey qui remporte le premier succès : Le 1er verre distribué ! On saute de joie, on la congratule !

On nous rassure : Il y a les relayeurs : ils viennent juste de partir, tout est normal !

La pluie a enfin cessée...

Et là....ça y est, c'est parti....les groupes arrivent de plus en plus nombreux, nous ajustons notre stratégie pour s'adapter aux réactions des coureurs...

Et puis c'est une véritable marée humaine, impressionnant, le temps est suspendu, quand je lève les yeux pour voir si cela se calme au loin, non, c'est pareil, le sentiment que cette vague ne s'arrêtera jamais !

Il faut crier le nom de ce que l'on tend, les marathoniens sont si épuisés qu'ils ne voient rien : On se croirait aux Capucins, jour de marché : Bananes, eau, potion magique, orange, sucre ici, et même plus tard : "Des bisous après la douche !" (Une idée d'Hélène ?!) Pour ceux qui nous entendent, cela les fait rire, certains nous remercient gentiment : "merci pour ce que vous faites !" Oui oui, de la "reconnaissance" c'est trop bon ! on leur aurait même fait des bisous avant la douche !!!

Ils ont forcé notre admiration, car nous mesurons l'intensité de leur effort, leur épuisement : malgré tous les verres remplis devant eux, plus ceux que nous leur tendons, nous les voyons, le regard hagard, chercher plus loin ce qui est juste devant eux !

00:30 (environ) :

Le flux se calme, il recommence à pleuvoir, le rythme se régule, on s'attaque au ramassage des éco-cup (faudrait pas oublier le défi !) mais surtout, durant toute la mission, nous tentions de veiller à la sécurité des coureurs : les gobelets sur la rue, les oranges écrasées par terre avec le risque de chutes !

1h00 :

Nous commençons à ranger en gardant à dispo de quoi restaurer les derniers...La fatigue se fait ressentir, le froid aussi...Les tables sont plus lourdes au démontage qu'à la mise en place...bizarre...

1H45  :

La petite dernière : Delphine passe devant nous, nous l'acclamons, l'encourageons !!

2h00 : 

La voiture balai vient de passer, il n'y aura plus personne...notre mission est terminé, ça y est on peu aller se réchauffer !

Hop...c'est pas fini, voici qu'une voiture nous interpelle, au volant, une dame très chic, à ses côtés, un coureur naufragé emmitouflé dans une couverture ! Elle nous prie de lui ouvrir le passage pour le ramener, surtout qu'elle en a recueillit un autre qui l'attend chez elle !

Nous éclatons de rire !

2H15 :

Nous marchons sur le retour, trois jeunes filles qui se tiennent le bras nous demandent si nous sommes de la Sécurité !!

Ahhh le succès de l'uniforme ! Euh fallait quand même être bien pompettes pour nous prendre pour des "gros bras" non ?

J'aurai bien une suggestion pour l'année prochaine : Des bénévoles pour les bénévoles qui nous donneraient aussi à boire, qui nous épongeraient le front, des signaleurs qui nous baliseraient le chemin du retour et surtout...un bon massage à la fin car nous étions tous courbaturés !

Bénévoles sur un Marathon, c'est aussi un Marathon !

 Un clin d'oeil complice à tous les bénévoles de ce Marathon.

Coup de chapeau aux signaleurs, qui ont passé toutes ces heures en quasi solitaires et les derniers à lever le camp !

La Rédac