Quinquatsens

Voici comment notre femme du mois est devenue....

L'homme du mois !

Pas de portrait, qui suis je ?

Pas de comment vous est venue l idée de...

Mais un hommage réciproque, du même que nous guettions, petite fille, après le spectacle, en attente de l'approbation et si possible l'admiration du premier homme de notre vie …

notre héros à tout jamais !

Celui-ci même qui, aujourd'hui, rend un hommage à toutes les dames, femmes, héroïnes et anonymes.

Toutes étaient belles, féminines, intelligentes (comme nous quoi !) libres d'être et de penser !

Nous avons souhaité partager avec vous ce texte, plus que ravies d'être les héroïnes des temps anciens comme des nouveaux, centre de toutes leurs attentions, merci Monsieur (Dad) de nous dire encore comme nous sommes importantes à vos yeux …

Discours lors d'une réunion associative, qui ce jour là, était dédié aux Femmes :

"Allocution aux Dames

J’ai le redoutable privilège de vous dire tout le bien que nous pensons de vous.

Pour cela j’ai choisi d’aller à la rencontre des femmes en général et d’un certain nombre de Dames en particulier (le mot Dame vient du mot latin « domus » la maison et par extension « domina » maîtresse de maison, épouse...)

Choix bien sûr restrictif dans le temps imparti car j’aurais pu m’attarder en évoquant les grandes reines d’Orient, les reines Pharaon et la dernière des reines de l’Egypte ancienne, Cléopatre, la reine Balqis du pays de Saba, Zénobie de la cité de Palmyre, en Syrie actuelle.

Aussi je vous emmène en Grèce antique, au 6°S av J.C, époque où se développent des courants de pensée qui ont marqués jusqu’à ce jour notre civilisation et parmi ceux-là le Pythagorisme : Ecole de morale , de vertus, de philosophie ; en un mot de Sagesse.

Et bien il se trouve qu’il y eut plusieurs femmes remarquables qui comptèrent au nombre des disciples de Pythagore (admise d’ailleurs à l’initiation) Elles portaient les jolis noms de Théano, Myia, Hintys, Mélissa, Elles nous sont connues au travers de fragments de lettres, parvenues jusqu’à nous. Celles-ci concernent pour l’essentiel la conduite que doit acquérir toute femme pour devenir « la sainte et digne prêtresse » de ce temple divin que doit-être pour Pythagore le foyer familial.

Cependant les devoirs de la mère et de la parfaite épouse ne s’opposaient aucunement, bien au contraire à ce qu’elle cultivât son esprit et l’exerçât aux spéculations les plus hautes.

Le Pythagorisme sut donner à la compagne de l’homme, soit au foyer, soit dans l’Etat une situation appropriée à son destin particulier intimement lié au développement d’une Cité harmonieuse s’intégrant en un ordre universel parfaitement équilibré et c’est dans cet esprit que les Pythagoriciennes s’imposaient d’elles-mêmes une conduite qu’elles définissaient ainsi :

« L’épouse partage les idées de son mari, le respectant encore dans les fautes qu’il commet ; elle les lui pardonne avec cette indulgence que la vertu nous fait accorder même à nos ennemis. Elle le subjugue à force de magnanimité et le conduit au bien par son propre exemple. Elle étend cette influence salutaire, non seulement sur ses enfants qu’elle prépare, par le travail et le sacrifice, aux luttes de la vie, mais sur ses esclaves qu’elle aime et envers lesquels elle respecte la nature humaine. Elle répand sur toutes ses relations le charme de sa vertu et de son intelligence »

Au cours du moyen-âge, la culture chrétienne étend une influence bénéfique et la femme devient très présente au sein de la société. Au 5°S on voit apparaître une institution inventée par une femme romaine chrétienne nommée Fabiola : l’hôpital ; cette institution se développera comme les hospices tout au long du moyen âge.

De même pour ce qui concerne le développement des monastères confiés à la gouvernance des femmes.

Plus tard les femmes administreront des fiefs, voir des royaumes ; elles furent impliqués dans la plupart des activités qui leur étaient jusqu’alors refusées.

Elles participent de prés aux activités liées aux constructions de cathédrales ; souvent elles exercent la médecine (St Louis emmena en croisade une femme médecin attitrée)

Le haut moyen-âge voit la femme conduire dans toute l’Europe chrétienne une action déterminante dans la transmission du savoir et de l’éducation dont seuls les clercs pensaient en avoir le monopole.

Le plus ancien traité d’éducation, remarquable de tendresse, de piété et de fermeté est dû à Dhuoda épouse de Bernard de Septimanie.

Le début du du 11°S voit apparaître la littérature et la chanson courtoise imprégnée de poésie et d’amour rendant noblement hommage aux Dames.

La Dame devient sujet de toutes les attentions jusqu’au sacrifice ultime en son nom. 

Les femmes sont impliquées en Chevalerie, elles sont appelées Chevaleresses ; ainsi en est-il de Jeanne d’Arc la dernière d’entre-elles.

Toujours en ces siècles, on doit (12°S) à Herrade de Landsberg, abbesse du couvent du Mont Odile la première encyclopédie illustrée dite « Jardin des Délices » couvrant les domaines de la religion, de l’astronomie, des arts, de l’histoire, des techniques, etc...

Et parmi ces femmes qui ont contribué à la civilisation européenne comment ne pas citer cette petite moniale Hildegard de Bingen qui vécut au bord du Rhin de 1098 à 1179, contemporaine de Bernard de Clairvaux ; lors du 9^ème centenaire en 1998 se réunirent internationalement : chercheurs, scientifiques, musiciens,.. Animée d’une haute spiritualité elle nous a léguée une œuvre immense : science, médecine, et musique symphonique que nous écoutons encore aujourd’hui.

L’un de ses contemporains dira d’elle : « Hildegarde nous fait aimer la beauté du monde dans la diversité de ses connaissances, dans la veine poétique qui la traduit, elle nous amène à l’admiration de l’Univers et de ce qu’il contient de plus précieux : l’homme 

Ainsi, le moyen âge qui pourrait passer pour une période particulièrement rude et brutale vit sous l’égide du christianisme, la femme prendre une dimension à la fois individuelle et collective particulièrement significative jusqu’au moment,

c'est-à-dire à la fin du 15°S. où le droit romain fut réhabilité, en France en particulier et peu à peu la situation de la femme deviendra marginale.

Ce n’est qu’au cours du 20°S. que celle-ci reprendra laborieusement une place significative dans la société et là il faut tenir compte des conséquences des deux guerres mondiales au cours desquelles les femmes ont investi la logistique des industries et usines d’armement ; omniprésentes sur les théâtres d’opération ; infirmières, résistantes, etc,…

Après bien des combats face à un conservatisme honteux des responsables politiques ce n’est qu’en Avril 1944 qu’elles obtinrent enfin le droit de vote.

( pour les prochaines élections départementales du mois de Mars la Loi a voté la parité absolue, 50% de femmes seront partie prenante au sein des conseils)

Depuis quelques décennies, quoique l’on en dise, nous constatons l’émergence fulgurante des femmes dans tous les domaines de la société, que ce soit dans le monde du travail en général, au sein des plus hautes fonctions étatiques, aux postes de commande de sociétés importantes, la recherche, Irène Joliot-Curie, Prix Nobel, fervente militante de la cause des femmes , les professions libérales, la médecine, l’aérospatial avec Claudie Haigneré, la 1^ère femme française envoyée dans l’espace, notre armée où les femmes sont présentes dans les trois corps et participent aussi aux opérations extérieures…

En 1972, 7 femmes sont autorisées à intégrer l’école polytechnique, Anne Chopinet en sortira major de cette 1^ère promotion ! La promotion de 2012 compte 61 jeunes filles (339 garçons)

Caroline Aigle née en 1974 décédée hélas prématurément en 2007, diplômée de l’école Polytechnique fut la première femme titulaire du brevet de pilote de chasse à 24 ans (elle a exercé à la base de Lonwy)

Le Contre-amiral Chantal Desbordes , elle fut en charge de 1983 à 1987 du dossier de la féminisation des effectifs par le recrutement de femmes volontaires ; elle est admise en 1987 à l’Ecole de Guerre dont elle est la seule femme brevetée ; elle assuma les fonctions de commandant en second de l’Ecole Navale ouverte à la mixité en 1993.

Pour l’anecdote elle fut reçue récemment maillets battants invitée par les RL La Pérouse, Contre-amiral Vence et Capitaine Le Tellier Le père Noé étant le VM.

Et les FF. réunis sur la passerelle l’ancre levée.

Dans son allocution elle précisa que sa réussite était due à la part de masculin et de féminin que chacun porte en soi. Les femmes sont généralement analytiques, sérieuse et précises et ont « l’esprit de finesse » alors que les hommes témoignent plus de « l’esprit de géométrie »

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Marguerite Yourcénar, 1° femme élue en 1980 à l’Académie française, institution fondée en 1635 par Richelieu, totalement hermétique à l’admission des femmes, …il faut dire que la complicité de notre pétillant et malicieux Jean d’Ormesson n’a pas été étranger à cette promotion ( anecdote concernant les toilettes…)

La très traditionnaliste église anglicane consacrera la 1^ère femme évêque, Libby Lane ce 26 Janvier.

Et le Prix Nobel de la Paix vient d’être attribué conjointement à la toute jeune pakistanaise,17 ans, Malala Yousafzai.

Alors que retenir d’essentiel de tout cela ? Sûrement ce qui lie toutes ces femmes : Le courage, la détermination, la pugnacité, la fidélité aux convictions, l’honneur.

Je crois que c’est aussi porter un regard attentif sur nos compagnes de route en humanité car elles portent en elle chacune potentiellement ce que leur histoire telle que j’ai tenté de l’exprimer révèle au fil du temps.

Le progrès d’une société se mesure sûrement à la place que la femme occupe légitimement au sein de celle-ci. Nous savons ce qu’il en est de la situation périlleuse des femmes dans certains pays ; avec un courage sans limite, nombre sont celles qui défient les pouvoirs pour faire évoluer la cause des femmes en risquant leur vie (ces pays qui traquent, voir assassinent aussi les journalistes, écrivains et dessinateurs)

Mais il y a des forces en œuvre qui permettent des espérances ; en Octobre 2014 s’est tenu le 1^er Congrès International Féminin, pour une culture de Paix à Oran, Mostaganem en Algérie avec pour thématique « Paroles aux Femmes »

Cet évènement est considéré de la plus haute importance pour les temps à venir.

Il a été déclaré que ce Congrès est une chance pour l’humanité toute entière car il concerne la place de la femme dans les sociétés musulmanes dans un esprit d’universalité donc de droits, de respect, d’égalité.

« La femme est l’avenir de l’homme » comme l’a fait chanter le poète Aragon mais en attendant, aujourd’hui Mesdames vous êtes notre présent.

Jacques VISSEQ